Je viens de voir les 5 premiers épisodes.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que si beaucoup de choses ont changé (plus de Nina Meyers ni de Sherry Palmer, aucune trace pour l'instant de Tony, Michelle, Kim, Chase ou David Palmer), rien n'a réellement changé : Jack, éjecté consentant de la CTU, a à peine le temps de profiter de sa nouvelle vie plus calme (conseiller du Secrétaire à la Défense, amoureux de la fille de celui-ci) que des michants terroristes ont à nouveau décidé de lui faire passer une sale journée. Contraint de reprendre du service sur le terrain au sein de la CTU, il sera amené à s'opposer à ses supérieurs et à enfreindre la loi pour stopper les affreux, se retrouvant la plupart du temps isolé et foutant dans la merde ceux qui ont décidé de l'épauler (notamment Chloé O'Brian, seule "survivante" du Day 3). Et les sonneries de téléphone sont toujours les mêmes.

SPOILERS PREMIERS EPISODES
L'attaque d'un train visant à subtiliser une malette dont on ignore encore le contenu est en effet la première d'une série d'opérations de grande envergure visant à déstabiliser les Etats-Unis. De passage à la CTU pour discuter budget avec Erin Driscoll, la nouvelle boss peau-de-vache de la cellule, Jack assiste impuissant à la seconde : la capture de son boss et de sa chérie par ce qui semble être des terroristes islamistes, bien décidés à frapper un grand coup en exécutant en direct sur le net le ministre le plus emblématique de la nouvelle administration US (dont l'ex-sénateur Keeler, aperçu dans Day 3, est devenu le Président). Jack se voit donc forcé de reprendre du service malgré les réticences de Driscoll, et d'essayer d'intervenir avant le procès.
On retrouve là tout ce qui a fait la renommée de la série : le côté franc-tireur de Jack (obligé de simuler un braquage de station-essence pour retarder un suspect sans se découvrir), les tensions internes à la CTU (où l'on retrouve la chef emmerdeuse, la collaboratrice loyale, le nerd, la garce de service), un petite pincée d'intrigue familiale personnelle, le complot qui en cache un autre (l'enlèvement de Heller ne devrait prendre que les 6 premiers épisodes et révéler une menace plus grande encore), l'ambiguité politique (les salauds sont des arabes bien intégrés dans la société américaine... mais ne sont-ils pas manipulés par d'autres forces aux intérêts communs ?), les dilemnes moraux présidentiels (faut-il tuer nous-mêmes notre Ministre pour éviter qu'il soit instrumentalisé par les terroristes ?)...

FIN DES SPOILERS
Bref, on est en territoire connu et bien balisé, et si la série est toujours aussi bien foutue pour nous scotcher au siège avec des cliffhangers tordus, on est impatient de voir si elle va pouvoir se renouveler, et faire preuve d'une audace qui était son gros point fort dans les deux premières saisons. A ce propos, pour ceux qui avaient encore préféré la saison 2 à la première pour ses implications politiques et son ton progressiste, il semble que celle-ci se place sur le même chemin, utilisant une menace terroriste crédible et ancrée dans l'actualité, questionnant les idéologies sécuritaire et pacifiste par le biais d'une discussion entre Heller et son fils. Pour l'instant, je dois dire que je suis assez inquiet quant au ton adopté (le fils, progressiste, est montré comme un adolescent immature, irresponsable, fumeur de pétards et mal rasé - bouh ! - et est prié d'arrêter son délire "à la Michael Moore"...). Mouais !

Mais bon, point de conclusions hâtives, les producteurs de la série sont toujours les mêmes et ils nous ont déjà fait le coup de retournement idéologique, espérons qu'il en soit encore ainsi, c'est ce qui a toujours été, de mon point de vue, un des gros points forts de la série.
A noter, mais on s'en doutait, l'abandon quasi-total du split-screen, déjà bien amorcé auparavant. Bien que la série garde son look caractéristique (caméra à l'épaule, tons jaunes pour les extérieurs et bleus pour l'intérieur de la CTU), on ne peut que déplorer ce qui faisait d'elle, lors du Day 1, une série également terriblement novatrice sur le plan formel.
A suivre...