FuLi CuLi (Fooly Cooly) / Gainax 2000
A partir du Mercredi 27 Octobre 2004 à 20H00 sur MCM.
Disponible en DVD chez Dybex France.
STAFF
Réalisation : Kazuya Tsurumaki
Scenario : Kazuya Tsurumaki & Youji Enokido
Character Design : Yoshiyuki Sadamoto
Mechanical Design : Junya Ishigaki & Shigeto Koyama
Direction de l’Animation : Tadashi Hiramatsu & Hiroyuki Imaishi
Musique : The Pillows & Shinkichi Mitsumune
Adaptation Manga : Hajime Ueda
LE POST QUI SUIT EST NON-SPOILER. IL NE VISE QU'A VOUS ENCOURAGER A REGARDER L'OAV FLCL EN VOUS PRESENTANT BRIEVEMENT SON UNIVERS SANS RIEN VOUS DEVOILER DU MYSTERE.
FLCL : QUI, QUOI, QUAND, COMMENT, OU, POURQUOI ?
Naota
En 2000, le Studio Gainax n'est pas dans la meilleure situation de plébiscite qui soit. Le succès très relatif de
Kareshi Kanojo No Jijo et de
Modern Love's Sillines en 1998 et 1999 fait que Gainax continue essentiellement de vivre de la rente
Neon Genesis Evangelion imperturbable et tenace. Mais d'un point de vue artistique, Gainax n'a plus marqué le paysage de l'anime d'une oeuvre culte depuis
The End Of Evangelion. En l'an 2000, Hideaki Anno s'éloigne à nouveau du coeur du Studio Gainax pour retourner à ses films live expérimentaux, laissant la maison sans son réalisateur clef. Kazuya Tsurumaki, bras droit et élève de Hideaki Anno, profite de cette absence pour proposer à Hiroiyuki Yamaga, PDG de Gainax, un concept de son propre cru : un anime digital révolutionnaire, entièrement réalisé sur ordinateur. Un trip technique et narratif sans précédent, complètement barré, à la fois racolleur et repoussant, tout à fait risqué. Il obtient rapidement gain de cause.
Kazuya Tsurumaki devient pour la première fois réalisateur solitaire de son propre anime - bien qu'il ait lui-même réalisé la première partie du film
The End Of Evangelion mais sous surveillance de son maître. Il réunit autour de lui une équipe peu étonnante : Youji Enokido en co-scénariste, Yoshiyuki Sadamoto en character designer et des habitués du studio à l'animation et au storyboard. Mais ce conformisme n'est que de façade car une fois en salle de réunion Kazuya Tsurumaki explique à chacun qu'il exige d'eux l'innovation la plus flagrante. Autrement dit, Youji Enokido ne devra pas écrire de dialogues à la Youji Enokido, et Yoshiyuki Sadamoto devra produire un character design qui ne ressemble pas à du Yoshiyuki Sadamoto. Mêmes consignes pour toute l'équipe. Cette façon de travailler atypique va donner au nouvel anime de Gainax un ton absolument unique dans l'histoire de l'OAV. L'ère digitale commence et comme d'habitude les autres suivront avec leurs quelques mois de retard.
Kazuya Tsurumaki décide alors de nommer son projet
FLCL - prononciation japonaise
FuLi CuLi - et n'expliquera jamais la signification de ce titre absurde : la plupart des fans penchent plutôt aujourd'hui pour l'explication du
FLCL signifiant Fooly Cooly mais la série n'explicitera rien. Au contraire, elle fera nombre de jeux de mots avec
FuLi CuLi intraduisibles en français et jouera avec l'interrogation des fans au travers d'une nouvelle méthode narrative stupéfiante, frustrante et géniallissime. Techniquement parlant, les six OAV sont tellement impressionnants - l'aide de Production IG à l'animation n'est pas étrangère à cette prouesse - qu'il serait inutile d'en énumérer les qualités évidentes et le caractère extrêmement novateur. Le tout est rythmé par une bande-son signée The Pillows, groupe de rock japonais très populaire, d'une extraordinaire qualité et qui créé un climat d'autant plus atypique pour un anime aussi déjanté. Mais Gainax oblige, ce ton burlesque voire débile n'est pas la finalité de l'oeuvre, qui s'avère en vérité d'une subtilité redoutable et dégage une certaine complexité - à tel point qu'un seul visionnage de
FLCL n'est pas suffisant pour en saisir tous les messages et éléments mythologiques sous-jacents.
FLCL a obtenu un succès considérable au Japon et bénéficié d'une forte couverture médiatique, même si le merchandising entourant la série s'est révélé assez limité.
FLCL a également été adapté en un manga de deux tomes réalisé par Hajime Ueda, encore plus incompréhensible et bizarre que l'anime initial, et avec un dessin ultra-expérimental quasiment européen vraiment destabilisant - disponible en France aux Editions Kana. Plus récemment, certains fans de Gainax après analyse poussée se sont réunis pour déclarer que
FLCL était l'oeuvre la plus aboutie de Gainax, loin devant
Neon Genesis Evangelion et consorts. Plus modestement, on pourrait dire que
FLCL bouleverse toutes nos convictions sur ce qu'est un scenario, sur ce qu'est un personnage ou un anime en faisant germer le génie de l'imbécilité.
A noter que le doublage français de l'anime
FLCL est plutôt réussi et qu'il ne nuit globalement pas à l'oeuvre originale. Une seule chose est certaine, vous n'avez jamais vu quoique ce soit qui ressemble de près ou de loin à
FuLi CuLi et ça c'est sûr.
FLCL : L'HISTOIRE, LES HISTOIRES, PAS D'HISTOIRE.
Haruko
De quoi parle
FLCL ? Pas simple de répondre à cette question pourtant facile. De manière un peu formelle on pourrait faire le résumé suivant :
Mabase. Une ville ordinaire où il ne se passe jamais rien. Seule anomalie au tout, cette étrange usine géante en forme de fer à repasser, Medical Meccanica, qui trône au dessus des habitations et dont personne ne connaît réellement les activités. Dans cette ville morne et isolée du monde déambule Naota Nandaba, jeune adolescent dont la vie n'est pas moins morne. Jusqu'au jour où il se ramasse un grand coup de guitare dans la tronche de la part d'une allumée complète en Vespa, Haruko Raharu, déjantée notoire qui devient rapidement son excentrique nounou extraterrestre. Dès lors, d'étranges machines robotiques commencent à sortir de la tête de plus en plus difforme de Naota. Mais en attendant on ne sait toujours pas ce que signifie FuLi CuLi. Et Medical Meccanica qui, comme chaque jour à la même heure, crache son auréole de fumée et étouffe Mabase de sa malédiction diffuse...
Mais de manière un peu plus creusée, on pourrait dire bien d'autres choses sur l'histoire de
FLCL ou sa contre-histoire. On pourrait remarquer que les évènements étranges qui interviennent dans la ville de Mabase ne choquent personne car tout le monde baigne dans la marginalité. Que tous les habitants de Mabase semblent n'être jamais sortis de l'enfance. Que Naota veut grandir trop vite et qu'en fait toute la mini-série, tout ce monde délirant n'est là que pour lui rappeler de ne pas le faire. Les thématiques récurrentes du Studio Gainax, à savoir le passage du stade d'enfant à celui d'adulte ou l'otakuisme - que l'on retrouve dans toutes les oeuvres de la maison - sont encore au coeur du message de l'anime. Bien sûr il y a aussi tout ce mystère, cet ersatz de mythologie qui flotte en arrière plan : au sujet de l'usine Medical Meccanica et de ses relations inextricables avec le gouvernement local, au sujet de l'isolement de Mabase, des réelles motivations de Haruko, de la vraie nature des robots atypiques sortant de la tête de Naota - l'allégorie est flagrante - et de bien des implications de certains personnages dans un passé inconnu. Que l'on se rassure - ou que l'on s'inquiète - immédiatement,
FLCL ne répond quasiment pas aux questions mythologiques qu'elle pose - quand elle les pose - essentiellement dans sa seconde moitié - inutile de préciser que les Episodes 4, 5 et 6 sont les meilleurs, les plus complexes et les plus sautillants. Et ceci parce que
FLCL a une narration inédite incroyablement osée et qui dès le départ se voulait à l'encontre de tous les principes classiques de l'animation.
FLCL a l'apparence d'un foutoir total où humour ultra-excessif et donc peu drôle, moments de spleen sentimentaux et combats mécanisés s'enchaînent sans cohésion, le tout sous l'égide du burlesque, qui ne disparaît quasiment jamais de l'anime. Cette profusion d'exagérations, ces cris dans tous les sens mêlés à un climat étrangement déprimant peuvent rebuter le spectateur novice et c'est pourquoi ceux qui apprécieront le plus
FLCL seront les gens déjà un peu initiés à l'anime et au manga en général, à Gainax bien sûr, et ceux qui verront
FLCL plus d'une fois. Il est effectivement difficile de ne pas avoir la tête qui tourne au terme de l'Episode 1 sans avertissement préalable. Il faut donc savoir trois choses au sujet de cet anime : l'Episode 1 est le moins bon du lot et est assez perturbant pour le cerveau la première fois, l'apparente imbécilité de l'anime est un LEURRE et chaque détail peut compter,
FLCL n'est pas ce que vous croyez. Ce n'est pas un anime de science-fiction, ce n'est pas une comédie, ce n'est pas un soap, c'est un trip auquel tout le monde ne pourra pas s'accrocher et vous ne pourrez pas juger le sens de l'anime sans ses six segments. Imaginez un hybride entre l'incohérence et la débilité du
Collège Fou Fou Fou et le caractère sinistre et surréaliste d'un David Lynch, le tout saupoudré de science-fiction et de bastonnade : vous n'arrivez pas à l'imaginer, c'est normal. C'est en gros ce qu'est
FLCL et son monde fantasmagorique, qui peut même devenir assez triste et angoissant pour peu qu'on y réfléchisse. En d'autres termes, voici le premier anime qui vous montre de manière directe uniquement ce qu'il n'est pas.
FLCL : PAS UN PERSONNAGE POUR RATTRAPPER L'AUTRE !
Mamimi
Oubliez les héros, les gentils, les méchants, les mi-gentils, les mi-méchants, les repentis ou les adeptes du combattre le Mal par le Mal d'antan. Dans
FLCL il n'y a rien de tout cela, seulement des marginaux qui semblent apparemment tous concentrés dans la ville de Mabase et qui n'ont tout bonnement pas grand-chose à faire de ce qui les entoure, enfermés dans leur monde dans les deux sens du terme. Comme dans chaque création Gainax,
FLCL propose une vaste gallerie de personnages mais on peut en dégager quatre principaux. Lire la brève, infime présentation de ces quatre piliers ci-dessous pourra vous aider à mieux cerner l'anime, notamment son Episode 1, et ce sans spoilers grâce à l'art du teasing qui me caractérise :
NAOTA
Personnage principal. Naota est un collégien de douze ans, pourtant il semble être le plus matûre des habitants de Mabase, par son cynisme et son côté désabusé. Néanmoins, le fait qu'il déteste les boissons amères est comme un rappel qui le harcèle, lui disant qu'il n'est qu'un môme. Peu souriant même avec ses camarades de classe, il a du mal à se faire au départ de son grand frère aux Etats-Unis, parti jouer au baseball dans une équipe nationale, et dont il chérit la batte restée à Mabase comme un trésor. Il a des relations minimales avec son père, tenant d'une boulangerie, rédacteur d'un magazine de contre-culture et otaku notoire, trop futile à son goût. Sa mère elle s'est certainement fait la malle ailleurs. Il n'apprécie que moyennement que Mamimi, l'ancienne petite amie de son frère, le colle de trop près. La vie morne de Naota va changer dès lors qu'il se fera renverser par une moto et frapper par la guitare de Haruko, sa nouvelle nounou. Dès lors, d'étranges machines vont commencer à sortir sporadiquement de son crâne, dont la première sera Kanchi...
HARUKO
Haruko, peut-être un pseudonyme, dit être une jeune extraterrestre de dix-neuf ans au service d'une organisation nommée Fraternité. Elle devient rapidement la nounou de Naota après l'avoir passé à tabac lors de leur première rencontre. Ses intentions sont inconnues mais sa présence ici a des motivations précises, de même qu'elle a souvent le regard porté sur l'usine de Medical Meccanica. Tout à fait excentrique, fana de rock'n'roll et imprévsible tel un personnage de cartoon, elle prend part active aux combats parsemant les contrées de Mabase, pratique l'art du déguisement et oscille sans cesse entre bons sentiments et égoïsme destructeur. Son passé restera un mystère, on remarque qu'elle a un truc étrange accroché aux poignets...
MAMIMI
Mamimi est une lycéenne de seize ans, mais on ne la voit jamais au lycée. Ancienne petite amie du grand frère de Naota parti aux Etats-Unis, elle semble avoir déplacé son affection sur son petit frère. De ce fait leur relation est assez ambigüe, voire malsaine. Mamimi ne sait pas qu'en fait le grand frère de Naota l'a déjà remplacée par une blonde américaine. Complètement marginale, elle erre jour et nuit dans la rue à fumer ses cigarettes et jouer à un jeu video qu'elle confond avec la réalité, à tel point que l'on se demande si elle ne s'est pas enfuie de chez elle depuis longtemps. Admiratrice de tout ce qui est bizarre, elle considère Kanchi comme un ange, organise toute seule des cérémonies mystiques nocturnes et lit Nostradamus à ses heures perdues...
KANCHI
Kanchi est la première machine à être sortie de la tête de Naota. Ce robot humanoïde qui comprend tout ce qu'on lui dit, semble avoir une double-nature et intrigue assez Haruko. Il change parfois de couleur, passant d'un rouge guerrier à un vert de robot de compagnie faisant la vaisselle. Convoité par plusieurs partis, Kanchi est un des mystères les plus intéressants du processus en marche dans la ville de Mabase. En dire plus serait en dire trop...
Il y a bien d'autres personnages dans
FLCL en six OAV, chacun ayant une personnalité bien à part et le plus souvent bizarre, mais aucun n'est développé comme les quatre forces centrifuges évoquées ci-dessus. Dans la seconde moitié de l'anime apparaît également Amarao, sous-chef du Contrôle de l'Immigration Interstellaire, que je placerais à titre personnel comme cinquième base de la série par son importance dans l'intrigue. Tous les autres protagonistes n'étant globalement là que pour créer un climat, interagir avec Naota ou commenter une situation sans être approfondis - six épisodes passent vite, l'équivalent d'un film de deux heures - bien que leur popularité au Japon puisse être toute aussi importante que celle des rôles clefs de
FLCL l'alien de l'OAV.
Il faut savoir que peu d'indications sont données sur les personnages de manière limpide et que de l'imagination, de l'attention aux gestes et comportements des protagonistes est demandée au spectateur. Les éléments ci-dessus, basiques, sont une aide pour ceux qui n'auraient pas l'occasion de revoir les épisodes plusieurs fois et dont le délire ambiant aurait temporairement endormi la faculté analytique. Qui saura déchiffrer la douleur de ces personnages splendides, dissimulée derrière toute une épaisse couche de délires gâteux ?
FLCL vous demande de voir derrière ce qu'il vous expose.
FLCL : UN ANIME CULTE DANS LES GENCIVES...
Kanchi
FLCL est culte selon tous les critères du genre : si une série culte est une série polémique, alors
FLCL est une série culte. Si une série culte est une série dont on parle encore des années après sa fin, alors
FLCL est une série culte. Si une série culte est une série que l'on peut comprendre de diverses manières, alors
FLCL est une série culte. Si une série culte est une série qui a eu du succès, alors
FLCL est une série culte. Si une série culte est une série novatrice, alors
FLCL est une série culte. On pourrait allonger la liste à volonté, ça ne servirait finalement à rien.
En fait, chaque membre de l'équipe de Gainax s'est dépassé soi-même sur
FLCL en faisant l'inverse de ce que l'on attendait de lui. On attend traditionnellement d'un anime une animation par cellulos, Kazuya Tsurumaki offre une animation par ordinateur. On attend généralement d'un script de Youji Enokido qu'il soit direct et qu'il sépare bien les séquences dramatiques des séquences futiles, dans
FLCL l'intrigue sérieuse et complexe est confuse derrière l'aspect idiot et brouillon, tandis que les tonalités contraires se COGNENT les unes aux autres. On attend habituellement d'un character design de Yoshiyuki Sadamoto que les personnages soient assez sobres et classiques, dans
FLCL les protagonistes sont hirsutes, farfelus et à mille lieux de ce qu'a fait le dessinateur précédemment. Même le mechanical design étonne, avec ses robots qui ressemblent davantage à des monstres de foire qu'à des robots, quant à la musique rock'n'roll, elle achève de parfaire un monde complètement tordu où les personnages se battent à coups de guitares électriques dans une ville surplombée part un fer à repasser géant. Un monde à la fois violent et routinier, étonnant et extrêmement banal : le fait que l'on ne sache pas à quelle époque se déroule
FLCL n'est certainement pas involontaire dans la tête de Kazuya Tsurumaki. Et si
FLCL n'était en fait que le rêve de Naota cherchant un substitut au départ de son grand frère dans un univers délirant ? Et si
FLCL n'était qu'une métaphore sur l'acte de création, Naota éjectant des machines de sa tête comme Kazuya Tsurumaki en éjecte des idées, toutes les deux posant des problèmes aux gens qui les entourent ?
FLCL est le premier - et à l'heure actuel dernier - monument de génie signé par Gainax sans l'intervention d'Hideaki Anno. Techniquement effarante, expérimentalement concluante, fourmillant d'hommages à l'animation -
Neon Genesis Evangelion bien sûr mais aussi
Lupin et
South Park - et totalement ambivalente dans son délire rigolo comme dans sa tristesse évidente,
FLCL ne livrera pas ses secrets au premier venu et même les plus insistants - dont je fais partie - ne peuvent prétendre à sa compréhension tant cet anime est plus que ce qu'il est et tant il n'est pas ce qu'il est et s'avère être ce qu'il n'est pas.
Episode 1 : Haruko sur sa Vespa très spéciale. En mission très spéciale.
Episode 2 : Kanchi communique avec les oiseaux. Que dissimule cette étrange machine bicolore qui lutte contre ses pairs ?
Episode 3 : Haruko et Kanchi apportent son casse-croûte à Naota devant toute sa classe. Zero discrétion assurée.
Episode 4 : Amarao et Kitsurubami, agents du gouvernement au rôle trouble et qui en savent beaucoup sur le Transfert N-O. L'un des aspects les plus impénétrables de FLCL.
Episode 5 : Naota compte bien prouver à Mamimi qu'il est le seul à pouvoir la sauver de la nouvelle menace de Medical Meccanica, à la recherche du Noyau Central.
Episode 6 : Naota a grandi ? Pas tant que ça.
NE LOUPEZ PAS FULI CULI !